Parce qu’il y a des questions qui doivent être posées sans plus attendre, Guilhem Méric s’est prêté à notre “Questionnaire de Pygmalion” :
- Quel métier inutile pourriez-vous exercer avec brio ?
Facile : spécialiste en reconnaissance de voix de doublage. Depuis que je suis môme et en âge de regarder des films, je reconnais systématiquement les voix des comédiens qui doublent les acteurs étrangers. Je saoule mon entourage depuis des années en m’exclamant : Oh, c’est la voix de Jacques Frantz ! Tiens, c’est celle de Jean-Pierre Michael ! Oui parce qu’à y être, plutôt que de dire « c’est la voix de celle ou de celui qui jouait dans… », c’est tout de même mieux de connaître le nom de ces artistes de l’ombre, sans qui parfois certains acteurs étrangers perdraient beaucoup de leur charme…
- Quel nom ne faut-il surtout pas donner à un animal domestique ?
Celui d’un des personnages de son roman (à moins de l’aimer ou de le détester souverainement). Je souffre déjà du nom qu’ont osé donner mes parents à leur chien : Kira. C’était une jolie petite elfe dans Dark Crystal, un film fondateur de mon enfance. J’étais tombé amoureux d’elle, de ses jolis cheveux blonds de poupée, et voilà : elle a pris aujourd’hui la forme d’un boxer à la langue pendante, certes fidèle compagnon, mais tout de même, ça casse un peu le mythe.
- Quel livre de chevet conseilleriez-vous à votre éditrice ?
Pour s’aérer la tête, Le livre sans nom (d’un auteur se réclamant Anonyme) et tous les tomes qui suivent sont proprement jubilatoires. Ce mélange de polar à la Tarantino, de Western et d’histoires de vampires, porté par des personnages aussi horribles qu’hilarants, a le don de vous faire voyager très loin de vos soucis quotidiens !
- Quel est votre rayon préféré au supermarché ?
Je déteste les supermarchés. On s’y fait bousculer à grands coups de caddies, on s’énerve, on se stresse au milieu du chahut des clients encore plus stressés que nous, ou carrément si mous du genou qu’on les étriperait rien que pour passer devant eux au rayon charcuterie… Non, vraiment c’est pas mon truc. Je préfère les petites supérettes, les boutiques bio ou tout bonnement les marchés. Tout le monde y est souriant, et pour ce qui est de l’alimentaire, les produits sont bien meilleurs.
- Quel petit plat vous console d’une journée de merde ?
Un grand plateau de coquillages : huîtres, moules, palourdes et quelques violets (chez nous, on appelle ça des bijus), le tout arrosé d’un bon vin blanc sec. C’est délicieux pour les papilles, et qui plus est très bon pour la santé !
- Quelle serait votre première question à une voyante ?
« Que voyez-vous ? » Non, sérieusement, je pense que je lui demanderais où se planque mon âme-sœur. Depuis le temps que je la cherche, celle-là, j’aurais bien besoin d’une pro de la boule de cristal pour me servir de boussole.
- Quel est le moins chouette des 7 péchés capitaux ?
La paresse, sans hésitation. Pour moi, c’est le chemin tout tracé vers la bêtise. La mauvaise fée du monde, comme disait Brel. Si on a bien une raison d’être en ce monde, c’est d’agir, d’apprendre, d’aimer sans cesse. La paresse – à ne pas confondre avec le repos – engourdit le cœur et le corps. À éviter.
- Si vous pouviez être mécène, que financeriez-vous ?
Sans doute certaines personnes qui tentent de changer nos modes de consommation. Celles qui inventent le monde de demain, qui participent au développement de l’énergie verte, des biocarburants, de la permaculture… Bref, des êtres « éveillés » qui offriront une chance à nos enfants de vivre dans une société moins toxiques et plus solidaires que celle d’aujourd’hui.
- Si votre clavier d’ordinateur pouvait parler, que dirait-il ?
« Non mais tu vas me lâcher les touches et aller voir un peu dehors si j’y suis ?! »
- Quel refrain débile chantez-vous pour qu’il aille trotter dans la tête des autres ?
« Mets de l’huile petit homme, il faut qu’ça glisse, écoute écoute ! »
Mais j’en ai d’autres plein ma musette, m’sieurs dames !
Les questions sont issues du jeu de carte Questions de Merde 2 des éditions "Le Droit de Perdre" que l’on remercie pour leur autorisation d’utilisation.